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vendredi 27 janvier 2017

Chronique: "Izya" de Patrick Bédier

Titre: Izya
Auteur: Patrick Bédier
Éditions: Le Manuscrit
Nombre de pages: 227

Résumé:
"Izya a vingt ans, l'âge des incertitudes et des élans du cœur, des convictions nouvelles et des courages insensés. Perturbée par le destin que sa caste lui réserve, elle sera confrontée aux fantômes de son pays, la Boccagrande.
Sous les Tropiques, la Boccagrande, pays imaginaire, est une ancienne dictature qui à l’instar du Brésil, n’a connu aucun procès, aucune catharsis. Rien ni personne n’a apaisé la souffrance des victimes et des familles des disparus alors que tout porte à croire que les bourreaux sont restés impunis.
Sur fond de trafic d’organes et de malversations, l’auteur nous plonge au cœur d’une aventure guidée par la recherche de la vérité et la lutte pour la justice.
Izya est le roman de l’amour et du courage. Il est aussi le récit de l’espoir, chevillé au corps. Parce que l’espoir est comme de l’or."


     Merci à Livraddict et aux éditions Le Manuscrit pour cette lecture. Encore un livre au bataillon qui m'a intrigué par son résumé et plus précisément ce début de phrase: "Sur fond de trafic d'organes et de malversations". Ces quelques mots annonçaient un livre assez dur et c'est ce que j'avais envie de lire ! Et, soyons honnêtes, la jolie couverture avait aussi attiré mon regard...

     On va suivre ici Izya Wallen, une jeune femme de vingt ans, tout juste diplômée, et héritière d'une des familles les plus influentes de la Boccagrande. Avant de devoir suivre à la lettre le destin que lui réserve sa caste, et plus particulièrement le mariage arrangé par sa grand-mère, elle cherche à prendre du bon temps. Alors que son avenir semble tout tracé une rencontre va changer la donne. Ce père qu'elle n'a jamais connu est en vie. Elle fera tout pour le retrouver et découvrira que ce qu'on lui a apprit à l'école ne reflète pas la réalité de l'histoire de son pays. Elle décide alors de fuir, fuir cette vie qu'on a choisit pour elle... Mais, ce n'est sans compter l'influence de son futur mari. Izya est alors confrontée aux fantômes de la Boccagrande, ce pays où la liberté n'est pas mais où la manipulation de l'information est monnaie courante....

     Une chose est sûre: cette lecture marque, fait réfléchir, et peut déranger.  On ne peut que réagir face à ce pays qui vit dans une violence permanente, où la manipulation est maitre, où l'Histoire est arrangée afin de mieux régner et où tout élément perturbateur est éliminé. L'univers, bien qu'imaginaire est très réaliste et c'est ce qui dérange. La guerre civile qui se profile, les opposants qui montrent leur mécontentement... Ce n'est pas sans rappeler quelques faits actuels. On relèvera par ailleurs le jeu de mot du nom du pays "Boccagrande", grande bouche en espagnol, qui m'a sourire et illustre assez bien le récit.

     Tout au long de l'histoire, on est sous tension. Les rebondissements et les révélations nous laissent sans voix. L'auteur ne ménage pas son personnage principale à laquelle on s'attache très vite. Les ennuis s'enchainent pour Izya, peut-être même un peu trop vite. A certains moments, on ne sait pas où l'auteur veut en venir, les explications étant délivrées au compte goutte, on ne comprend pas où il veut il nous amener. Entre les questions sur sa mère, celles sur son père, celles sur le pays... Le récit était limite fouillis par moment avec une impression de suivre des histoires différentes...Cependant, ce détail est un défaut sans en être vraiment un. S'il est vrai que je ressors de cette lecture avec beaucoup de points d'ombre, cet enchainement apporte aussi beaucoup de dynamisme à l'histoire.

     J'ai énormément apprécié Izya. Si au début elle avait tendance à me taper sur les nerfs par son côté "mannequin de magazines et fille de famille influente", ses côtés égoïste, capricieux et maniéré ont vite laissé place à une jeune femme engagée. Elle essaiera de comprendre l'histoire de son pays et surtout sa propre histoire, et fera preuve pour cela d'un courage et d'une détermination sans faille. C'est un personnage qui évolue énormément au cours du récit, qui "grandit".

     Un autre bémol en plus d'un manque d'explication flagrant est le style de l'auteur. J'ai vraiment eu du mal  accrocher aux premières pages... L'écriture n'est vraiment pas fluide, avec sur les premiers chapitres beaucoup de métaphores qui alourdissent le récit

     En conclusion, "Izya" est une bonne lecture. Malgré des points qui restent à améliorer, cette histoire de la Boccagrande ne peut que faire réfléchir et peut même déranger. Avec ses scènes de violences physique et sexuelles, c'est un livre à ne pas mettre entre toutes les mains.


"L'espoir, ça donne envie de vivre, ça donne envie d'aimer. L'espoir de mettre fin à tout cela. En finir une bonne fois pour toute."



8 commentaires:

  1. Ca m'a l'air très particulier :) !

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    1. Oui, sans mes petits moments de flottements ça aurait pu être un coup de cœur ceci dit !

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  2. Je passe mon tour, je ne suis pas sur que ce soit le type de lectures qui me correspond. Le trafique d'organes? C'est quelques choses qui me révulse direct!

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    1. Mui, je pense que tu n'aimerais pas, d'autant plus qu'il ya beaucoup de scènes de violences...

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  3. Pourquoi pas, je pense qu'il pourrait être vraiment intéressant ^^

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  4. Je ne pense pas le lire car, même si le résumé en lui-même me plaît bien, le fait qu'il reste des parts d'ombres et qu'en plus le début a un style trop lourd ne me tente pas vraiment :-/

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    1. C'est vraiment un livre qui ne plaira pas à la majorité, mais lorsque je vois tes lectures, je me dis que tu pourrais aimer, même si le livre reflète une rare violence !

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