Chronique: "Enragés" de Pierre Gaulon

Titre: Enragés
Auteur: Pierre Gaulon
Éditions: Fleur Sauvage (Collection Thriller)
Date de parution: 13 mai 2015
Nombre de pages: 240
Prix: 16,80 €

Résumé:
"Et si les histoires de zombies n'étaient que des jeux de miroirs ? Et si le plus effrayant se révélait être au fond de nous ? Jouant avec les codes du récit horrifique, le talentueux Pierre Gaulon (La mort en rouge, Blizzard...) nous livre ici un ouvrage haletant, misant aussi bien sur la psychologie de ses personnages que sur la probabilité des faits. Un grand thriller, doublé d'un excellent roman."




     Je suis tombée sur ce livre absolument par hasard sur une boutique Price Minister. Le prix attractif, le fait qu'il traite d'invasion zombies, tout ça tout ça, j'ai vite craqué. Vous savez combien j'aime les zombies, et généralement je ne suis pas trop critique sur le scénario tant que des morts-vivants pas gentils veulent venir déchiqueter tous les humains qu'ils croisent... Mais là, je dois admettre que j'ai plutôt été déçue... Et, même les zombies n'ont pas su rattraper ce sentiment.

      Ici on va suivre tour à tour deux personnages dans le sud de la France alors qu’une épidémie zombie frappe très rapidement le monde entier. Louis est un homme vraiment banal, et Lucas, lui, un jeune homme égocentrique, champion national de tir à tendance sociopathe. Louis se retrouve cloîtré chez lui au début de l’épidémie, à observer à travers sa fenêtre la transformation inquiétante des Hommes tandis que Lucas se retrouve à la campagne dans le vignoble de son oncle. Chacun survit tant bien que mal de son côté, mais le destin pourrait bien les réunir...

     Lorsque j'ai commencé ma lecture, j'étais persuadée que ça allait le faire, que ce serait une très bonne lecture zombies comme je les aime; surtout que des histoires de zombies se déroulant en France sont plutôt rares.... Mais... J'ai bien vite déchanté. J'ai déjà eu beaucoup de mal avec la plume de l'auteur... Cela m'arrive rarement, mais ici, entre une syntaxe douteuse, une mise en page moyenne et une approche qui ne me plaisait pas forcément, je n'ai pas été spécialement séduite. Si bien que j'ai souvent décroché de ma lecture... L'autre point qui m'a posé problème c'est cette obsession de l'auteur de nous parler de dérèglement climatique. Je n'ai rien contre cette problématique, j'y suis même plutôt sensible, mais je l'ai trouvé très mal abordée. On est en hiver et il fait 30°C, tout le monde le fait remarquer mais personne n'est inquiet et surtout, nous lecteur, ne sommes pas informés des causes de ce changement. Ce point aurait donc pu être un atout pour ce roman s'il avait été approfondi mais dans le cas présent je ne lui ai trouvé aucun intérêt.

     Cependant, malgré ces deux gros points négatifs, ce roman n'est pas mauvais, loin de là. J'ai apprécié la façon dont les zombies sont introduits et détaillés. Ils sont vraiment présents et c'est finalement ce que l'on veut. Le petit bémol est que l'on a aucune information sur "le réveil", "la transformation". Le côté glauque est vraiment mis de côté.

     Les personnages sont également intéressants. Louis et Lucas sont loin d'être des personnges stéréotypés comme on a l'habitude d'en voir. Louis est plutôt peureux et c'est simplement le manque de vivres qui le fera sortir de sa torpeur. Quant à Lucas, c'est un personnage antipathique beaucoup plus dynamique. Je ne me suis pas vraiment attachée à ses personnages, on passe bien trop peu de temps avec chacun pour en avoir le temps, mais suivre leur péripétie était agréable.

     En conclusion, "Enragés" est un bon roman post-apocalyptique qui saura sûrement séduire les adeptes du genre. C'est loin d'être un thriller sensationnel, et c'est certainement cette publicité mensongère de l'éditeur qui m'a le plus déçu. Il est certain que je n'en garderai pas un souvenir inébranlable mais je suis tout de même contente de cette découverte.

Extraits:
"Cet isolement forcé lui fit prendre conscience qu'il avait passé la majorité de sa vie enfermé, comme la plupart des gens. Une routine de l'emprisonnement volontaire devenue inconsciente."

 "L'enfer ne sera pas complet avant que vous n'y soyez."