Chronique: "Dieu me déteste" de Hollis Seamon

Titre: Dieu me déteste
Auteur: Hollis Seamon
Éditions: 10|18
Date de parution: 7 mai 2015
Nombre de pages: 240
Prix: 7,10 €

Résumé:
"New York, hôpital Hilltop. Richard Casey aura bientôt 18 ans. Comme tous les adolescents, il voudrait faire la fête, draguer, s’envoyer en l’air, tomber amoureux… La différence, c’est que Richard sait qu’il ne fêtera jamais ses 19 ans. Il est un peu plus pressé que les autres et, pour vivre fort, il lui faut déjouer les pièges de tous ceux qui préféreraient le voir vivre un peu plus longtemps. Heureusement, Richard a de la ressource, du courage et un solide sens de l’humour. Alors il va ruer dans les brancards. Et si Dieu le déteste, il est prêt à rendre coup pour coup."


     C'est rare que je lise rapidement mes livres lorsque je les achète. Pourtant, celui-ci, je me suis mise à le lire à peine ma lecture en cours terminée. Ce livre ne m'aurait pas forcément attiré comme ça, mais, à en entendre autant parler, (puis en me penchant un peu plus sur l'histoire) j'ai eu envie de m'en faire mon propre avis.

     On va suivre Richard, dit Richie, un jeune homme de 17 ans (bientôt 18 !) atteint d'un cancer. En stade terminal, il vit à l'hôpital, dans un service de soins palliatifs. Doté d'un sens de humour décapant et d'une incroyable volonté de vivre, pour lui, tout ça n'est pas si terrible. Et puis, il y a cette fille de la chambre 302: Sylvie pour qui il craque. Ensemble, ils vont profiter du temps qu'il leur reste et redevenir le temps de quelques heures de "vrais" adolescents. Qui a dit que lorsqu'on était malade il était interdit de rigoler, faire la fête ou encore tomber amoureux ?

     Bon bon bon... Contre toute attente, je suis loin du coup de cœur général. Sans l'avoir détesté, je suis loin d'avoir adoré ce livre. Cette lecture m'a pour ainsi dire laissé indifférente alors que j'espérais en ressortir assez émotionnée. Je n'ai pas réussi à m'attacher à Richard que j'ai trouvé trop stéréotypé.  Malgré son humour (parfois un peu lourdingue), sa fraicheur, sa détermination à déjoué sa maladie il manquait de finesse, voire de caractère. Du coup, même si je trouve son histoire d'amour avec Sylvie plutôt mignonnette, elle ne m'a pas plus touchée que ça. Et Sylvie, quant à elle, je l'ai trouvé rigolote mais toujours dans l'excès également. Il m'a vraiment manqué du réalisme dans ces personnages pour les apprécier.

     Je crois que le vrai problème que j'ai eu vient de la narration. Le style est vraiment très adolescent. Et pour le coup, me mettre dans la peau d'un ado de 17 ans en pleine crise ne m'a pas fait rêver. De plus, j'ai trouvé les chapitres assez mal construits. Beaucoup de longueurs, les léger suspenses apparaissent en fin de chapitres et sont vites résolus en quelques lignes dans le suivant... Un tout qui fait que j'ai vraiment eu du mal à me plonger dans ma lecture.

     La fin m'a également déçue. J'ai refermé le livre en me disant "Tout ça pour ça ?". L'auteure a joué la facilité en nous laissant imaginer le dénouement, la façon dont tout ça allait se terminer pour tout le monde. J'en ressors avec un sentiment d'inachevé. De petites intrigues ont été soulevées auxquelles nous n'auront aucunes réponses. Je trouve ça vraiment dommage. Cinquante pages supplémentaires n'auraient pas été de refus.

     Néanmoins, malgré tous ces points négatifs, j'ai apprécié globalement ma lecture. S'il manque clairement d'approfondissements et de finesse, Hollis Seamon a su nous confronter à une réalité que nous redoutons: la maladie, la perte d'un proche et pire encore d'un enfant. Sans m'attacher à Richard, j'ai compatis à sa douleur, à cette lutte acharnée contre sa maladie, contre son corps qui ne lui appartenait plus vraiment.

     En conclusion, "Dieu me déteste" est loin d'avoir tenu toutes ses promesses et je ne comprends pas tout l'engouement que l'on a pu voir autour. C'est une lecture qui nous rappelle que la maladie peut toucher tout le monde et qu'avant de s'avouer vaincu il faut d'abord se battre. Elle aurait pu être beaucoup plus émouvante et touchante avec moins de maladresses. Je pense que ce livre pourrait plaire à public dans les âges des personnages où l'identification sera plus aisée.

Extraits:
"Globalement, le monde est pourri et triste à pleurer. Les gens souffrent, tous sans exception."

"C'est censé donner un air douillet aux chambres, faire moins hôpital et plus...hospitalier. Je pige le concept."

"Le seul moyen de rester jeune pour toujours, si on y réfléchit, c'est de mourir avant de vieillir, non ?"