Chronique: "Joyland" de Stephen King

Titre: Joyland
Auteur: Stephen King
Éditions: Le Livre de Poche
Date de parution: 10 février 2016
Nombre de pages: 400
Prix: 7,30 €

Résumé:
"Après une rupture sentimentale, Devin Jones, 21 ans, débarque l’été 1973 à Joyland, petit parc d’attraction sur le littoral de la Caroline du Nord. Il est embauché avec d’autres étudiants pour compléter l’équipe de forains, à la fois étrange et joyeuse. Sa rencontre avec un petit garçon doué de voyance, atteint d’une maladie grave, et surtout de sa mère, va changer la vie de Devin. Obsédé par le mystère du train fantôme soi-disant hanté par le spectre d’une femme égorgée 4 ans auparavant, le jeune homme se lance dans l’enquête. Un nouveau meurtre est-il possible ? Parviendra-t-il à l’éviter ? Une chose est sûre, l’aventure le changera à jamais..."



     Après "Dôme" et "Revival", un nouveau Stephen King a vite été lu... J'aime de plus en plus cet auteur! Il va juste falloir que je me mette à ses romans d'horreur, et je pourrais dire que je suis fan de sa plume... D'ailleurs, petite note à ceux qui se fieraient trop à la quatrième de couverture (que je n'ai pas repris ici volontairement): elle est très trompeuse. A la lire, on penserait se plonger dans un vrai roman d'horreur mais on en est bien loin...

      On se retrouve dans les années 70 et on va suivre Devin, un jeune étudiant de 21ans qui va travailler durant ses vacances d'été dans le parc d'attractions de "Joyland". Il va être logé dans une sorte de gite avec deux autres de ses collègues qui vont vite devenir ses meilleurs amis. Dès son arrivée dans cette petite bourgade, d'étranges légendes vont le faire se questionner. Cette ambiance lugubre va s'accentuer quand la voyante du parc va lui prédire d'étranges rencontres... De plus, des révélations sur le meurtre d'une jeune fille dans la maison hantée de Joyland l'interrogent énormément... Et si les fantômes existaient ?

      C'est une lecture que j'ai énormément apprécié. Il est vrai que l'intrigue, l'histoire est assez longue à se mettre en place. Si, assez rapidement l'évocation d'un meurtre et d'un fantôme qui hanterait une des attractions du parc est faite, l'approfondissement viendra bien plus tard... Pendant près de 200 pages nous sommes transportés dans l'univers et l'ambiance des parcs d'attractions. Au travers l'expérience de Devin, nous découvrons la formation des "bleus", les traditions de ces forains particuliers, leurs règles, leur langage... Nous sommes bien dépaysés, même si nous sommes bien loin de ce qu'on attendait!

      Les personnages sont vraiment attachants et intéressants. Que ce soit Devin, Erin et Tom ses collègues, colocataires et amis, les quelques forains qui nous sont présentés ou encore Annie et son fils. Je trouve que les personnages sont beaucoup moins stéréotypés que dans "Dôme" du même auteur et plutôt bien mesurés.

      Comme je le disais, nous sommes bien loin du roman d'horreur. Si le fantastique à sa place (plutôt minime) et que l'enquête sur le mystérieux meurtre et l'ambiance oppressante sont présents, il le sont surtout en arrière plan et durant les 100 dernières pages... Ici, le roman s'apparente plus à un roman d'apprentissage. Nous suivons Devin devenir adulte, cherchant à se reconstruire suite à une déception amoureuse, cherchant sa place, à se faire de nouveaux amis... C'est un livre très nostalgique et finalement assez tendre.

      En conclusion, "Joyland" est pour moi un très bon Stephen King. Je me répète, il ne faut pas se fier à la quatrième de couverture mais plus au résumé que je vous ai mis. Sur une ambiance de fête foraine nous suivons le tendre et nostalgique parcours initiatique d'un jeune homme ne sachant plus trop quoi faire de sa vie. Une enquête lugubre et un fantôme capricieux viendront pimenter ce voyage. Un Stephen King que je conseille à tous, et plus particulièrement à ceux qui ont peur d'avoir peur en lisant un livre du maitre de l'horreur!

Extraits:
"Quand t'as vingt et un ans, la vie est nette comme une carte routière. C'est seulement quand t’arrive à vingt-cinq que tu commences à soupçonner que tu tenais la carte à l'envers... et à quarante que t'en as la certitude. Quand t'atteins les soixante, alors là, crois-moi, t'es définitivement largué."

"Les jeunes gens grandissent, mais les vieux vieillissent, et avec le temps ils deviennent de plus en plus sûrs de leur bon droit."

"L'Histoire, c'est la merde collective et ancestrale du genre humain, un énorme tas de fumier qui n'arrête pas de monter. A l'heure où je te parle, on est plantés debout au sommet, mais dans pas longtemps, on sera enfouis sous le caca des générations à venir."