Chronique: "Avant toi" de Jojo Moyes

Lou est une fille ordinaire qui mène une vie monotone dans un trou paumé de l’Angleterre dont elle n’est jamais sortie. Quand elle se retrouve au chômage, elle accepte un contrat de six mois pour tenir compagnie à un handicapé. Malgré l’accueil glacial qu’il lui réserve, Lou va découvrir en lui un jeune homme exceptionnel, brillant dans les affaires, accro aux sensations fortes et voyageur invétéré. Mais depuis l’accident qui l’a rendu tétraplégique, Will veut mettre fin à ses jours. Lou n’a que quelques mois pour le faire changer d’avis.

     Après plusieurs livres de fantasy, je reviens avec un petit contemporain. Je vous avouerai que ce n'est pas mon genre de lecture privilégié, même si cela me prend d'en lire. Celui-là, sans le challenge "Cold winter" auquel je participe et sans une visite inopinée à Easy Cash, je doute que je l'aurai lu un jour.... C'est vrai, dès la première phrase du résumé on retrouve "monotone", "paumé".... bref à moi ça ne me vend pas du rêve! Mais j'avais en tête de lire une romance en décembre, et à la vue de toutes les éloges dont est l'objet ce livre, je me suis dis pourquoi pas? Et puis, la situation de handicap est un sujet qui m'intéresse ainsi que le droit de mourir dans dignité ; alors allons y gaiement! (enfin presque)

      Concernant l'histoire: un prologue nous plonge dans une ambiance pas joyeuse: on découvre Will, brillant, riche et séduisant homme d'affaire. On a tout juste le temps de commencer à l'apprécier qu'on vit son accident avec lui. Suite à cet accident, il est tétraplégique et fortement suicidaire. Puis, on rencontre Lou et sa famille. Lou vient de perdre son job, elle est au chômage et accepterait "presque" n'importe quel emploi. Elle va être embauchée comme aide à la personne auprès de Will, mais sa réelle mission est de redonner goût à la vie à ce jeune homme. On va donc suivre l'évolution de leur relation, et découvrir les contraintes de la vie d'une personne tétraplégique.

     Alors, qu'est-ce que j'en pense? Ben "bof". Ça n'a pas été une mauvaise lecture mais loin d'être un coup de cœur. Je trouve l'idée de fond plutôt bonne. Même si l'auteure est loin de soulever tous les problèmes que peut rencontrer une personne tétraplégique, elle met en évidence la place des personnes handicapées dans la société et les jugements souvent hâtifs face à ceux-ci. J'ai également beaucoup aimé que le sujet du suicide assisté (euthanasie, mort dans la dignité appelez ça comme vous voulez) soit abordé. C'est un sujet très controversé et plutôt d'actualité. Ici, on découvre les différents points de vue (malade, soignants, proches), et, même s'il n'y a rien de nouveau la-dedans, ça reste un point bouleversant de ce roman.

     Donc, jusque là, l'auteure avait tout bon. Mais, sont arrivés les personnages. Enfin, surtout un, et pas des moindre: Lou. Autant j'ai beaucoup aimé Will, ce bougon râleur dépressif et très cultivé, autant Lou m'a donné envie de m'arracher les cheveux. Elle est mollassonne, indécise sur tout, qui doute de tout voire à certains moments nunuche... Alors, je ne dis que j'aurais préféré une hyperactive trop sûre d'elle, mais j'ai trouvé qu'elle manquait de caractère et de jugeote par moment. Et, en tant que personnage principale, j'ai eu du mal à faire abstraction de ce point, ce qui a beaucoup gâché ma lecture. Ce caractère "éteint" a, je trouve, créé quelques longueurs dans le livre... Bon, il est vrai qu'elle évolue au long du livre mais... je sais pas, il me manquait quelque chose!

     En conclusion, c'est un livre agréable et bouleversant à lire, qui nous permet de découvrir en surface les contraintes d'une vie d'une personne tétraplégique. Je ne dirais pas que c'est une romance, mais plutôt une tendre amitié entre deux personnes qui s'apportent beaucoup l'une l'autre. Est-ce que je conseillerais ce livre? Disons, que je ne le déconseillerais pas....



Fiche technique:

Titre: Avant toi
Auteure: Jojo Moyes
Éditeur: Milady (Collection Milady Romance)
Nombre de pages: 480
Prix: 16,20€

Extraits: 
"Jamais je n'avais imaginé que l'absence de travail pouvait provoquer la même sensation douloureuse que l'amputation d'un membre. Outre les craintes évidentes pour l'avenir et les fins de mois, le chômage avait le don de vous faire sentir inutile et de vous donner la désagréable impression de ne pas être à votre place."

"J'ai compris que j'avais peur d'exister sans lui.
Comment peux-tu avoir le droit de détruire ma vie, quand moi je n'ai pas mon mot à dire au sujet de la tienne?
Voilà ce que j'avais envie de lui demander.
Mais j'avais promis.
Alors je l'ai serré contre moi.
... Je l'ai serré contre moi sans rien dire, sans cesser un instant de lui crier en silence qu'il était adoré. Oh, comme il était adoré."